En Afrique comme en Europe, les jeunes se sont mobilisés contre la pandémie de coronavirus. La crise aux multiples facettes qu’elle a provoquée doit nous conduire à maintenir et renforcer la solidarité internationale.
À l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, le 12 août, nous, jeunes bénévoles de ONE – une ONG dirigée en France par l’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem, qui lutte contre l’extrême pauvreté et les maladies évitables, particulièrement en Afrique – prenons la parole.
Sénégalais, Gambiens, Tunisiens ou Français, nous avons vu nos pairs se mobiliser et faire preuve de solidarité au sein de nos communautés afin de répondre à la crise du Covid-19. Après l’action, l’heure est désormais aux recommandations pour faire entendre la voix des jeunes dans les réponses à cette crise aux multiples facettes.
Bénévoles et lanceurs d’alerte
L’action des jeunes dans la prévention contre la maladie a été décisive. Au Sénégal, dès le début de la crise, les jeunes ont réalisé des campagnes de sensibilisation sur les gestes à adopter dans les quartiers, les lieux publics, et distribué des masques, du gel antiseptique ainsi que de l’eau de javel gratuitement.
En France et en Tunisie, cette mobilisation spontanée et pourtant bien organisée de la nouvelle génération s’est également illustrée par de multiples actions. Bénévoles dans le secteur médico-social, les étudiants ont pensé des innovations techniques ou fait des dons aux organisations caritatives, pendant que d’autres sont allés faire les courses pour protéger leurs aînés.
Ces actions ont aussi été accompagnées d’un engagement des jeunes sur la toile. En France, le confinement n’a pas été synonyme d’un endormissement des causes mais a justement permis de les rendre plus visibles.
Une tendance positive qui a parfois été cruciale : ce sont ainsi des étudiants sénégalais installés en Chine qui ont été parmi les premiers à alerter sur la gravité de la maladie. Par la suite, c’est sur internet que les premiers plaidoyers pour la fermeture des frontières sénégalaises se sont diffusés, avant même que cela ne devienne un débat national.
Dans un pays où l’âge médian de la population est de 18 ans, cette mobilisation démontre le pouvoir catalyseur des réseaux sociaux et de l’engagement en ligne : notre génération dispose d’un outil puissant pour influencer les décisions, et nous l’avons bien compris.
Faire entendre notre voix
Nous en sommes convaincus : cette crise doit permettre de changer notre façon de co-construire les réponses internationales, en prenant en compte la représentation de tous dans les espaces décisionnaires.
L’effort de solidarité incarné par les nouvelles générations dans la riposte au Covid-19 doit être appliqué à l’échelle mondiale, pour une meilleure gestion des crises sanitaires à venir. Nous, les jeunes, avons une vision bien précise de ce que nous souhaitons pour le monde de demain et sommes déterminés à faire entendre notre voix.
Il nous paraît essentiel de maintenir et renforcer la solidarité internationale, car ce sont les valeurs de coopération, de confiance et de bienveillance qui ont permis de sauver des vies. Il est donc crucial que les États poursuivent leurs engagements sur cette voie.
Ces derniers doivent aussi soutenir les jeunes dans leurs engagements, et les inclure dans leurs prises de décisions, surtout en temps de crise.
Nous invitons la jeunesse sur nos deux continents à continuer ses efforts et à inciter nos dirigeants à apporter une réponse globale à cette pandémie. C’est notre mobilisation, autour d’une seule et même cause, qui fera bouger les lignes et renforcera la solidarité internationale.
Par le collectif des jeunes bénévoles de ONE : Hassene Ben Amar (Tunisien, 18 ans) ; Sarah Ben Smida (Franco-Tunisienne, 24 ans) ; Mohamadou Fadel Diop (Sénégalo-Gambien, 28 ans) ; Léa Nivoix (Française, 23 ans) ; Seynabou Séné (Sénégalaise, 25 ans), tous membres bénévoles de l’ONG « ONE » : Jeune Afrique : 12-08-2020.
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